Études de médecine : respecter les quotas grâce à une politique cohérente
Le débat sur le nombre d’étudiants en médecine refait surface. Depuis plus de 20 ans, trop de médecins sont diplômés chaque année par les universités francophones. Maggie De Block (Open Vld), ministre de la Santé publique, poursuit sa politique visant à garantir le respect du quota. Le gouvernement fédéral a approuvé en première lecture un avant-projet qui doit permettre de limiter le nombre le nombre de médecins et de dentistes provenant de pays non membres de l’Union européenne pouvant pratiquer en Belgique.
Les étudiants ayant entamé leurs études avant le début de cette législature n’avaient pas non plus de garantie quant à leur futur puisque le quota avait largement été dépassé. Le gouvernement fédéral s’est engagé à augmenter le nombre d’étudiants en médecine admis au stage à condition que la Communauté française mette en place un système pour limiter le nombre d’étudiants et ainsi éviter que les erreurs du passé ne se reproduisent à l’avenir.
L’instauration d’une limite au moyen d’attestations de contingentement n’est pas une nouvelle mesure. La loi a été votée à la Chambre en mars après une longue procédure, notamment en conflit d’intérêt par la Commission communautaire française. L’exécution de la décision sera rendue possible par la publication des arrêtés royaux. Ce n’est donc pas une décision récente.
Cette année, le filtre instauré par la Communauté française n’a pas cependant pas fonctionné de manière efficace. Malgré l’examen d’entrée organisé, 1.138 étudiants ont été autorisés à entamer des études de médecine en 2018. Seuls 505 seront cependant admis au stage en 2024. « Je déplore que la Communauté française ait, cette année, laissé s’inscrire trop d’étudiants par rapport au nombre qui sera admis au stage », ajoute Maggie De Block. « Même en tenant compte de ceux qui n’auront pas besoin d’un numéro INAMI et des éventuels arrêts en cours d’études, je crains que le nombre de candidats-stagiaires dépasse fortement les 505 prévus. » Ce chiffre ne sera cependant connu qu’à ce moment-là, en fonction des arrêts réels et du nombre de médecins qui s’orienteront vers une branche non-curative.
Des négociations sont en cours pour un protocole d’accord au sein de la conférence interministérielle. Il définira le nombre de personnes qui doivent être autorisées à entamer des études de médecine pour rencontrer le quota fixé.
Afflux d’étudiants étrangers
En outre, l’afflux de médecins étrangers provenant d’un pays non membre de l’Union européenne pourra bientôt être limité. Vu la libre circulation en vigueur au sein de l’Union, il n’est pas possible d’imposer ce type de restriction aux titulaires d’un diplôme en médecine octroyé par une université européenne sans les imposer aussi aux diplômés belges.
Maggie De Block conclut : « Ce gouvernement travaille pour résoudre les problèmes du passé et éviter qu’ils ne se répètent à l’avenir, et toutes les mesures sont prises pour contrôler l’afflux d’étudiants étrangers ».