300 patients atteints d’un cancer peuvent conserver leur rêve d’enfant

En cas de cancer et de traitement contre le cancer, la fertilité du patient peut être fortement affectée. C’est pourquoi la ministre de la Santé publique Maggie De Block a décidé de rembourser intégralement « l’oncofreezing » pour les patients atteints d’un cancer. Cela permettra au patient de commencer à fonder une famille une fois le traitement achevé. En neuf mois, 303 patients ont déjà fait appel à ce procédé. Entre-temps, la ministre a demandé d’examiner s’il est possible d’étendre le remboursement à d’autres patients.
Maggie De Block : « Être diagnostiqué d’un cancer est une éprouve très lourde à surmonter. Si en plus les patients se voient ôtés de leur désir d’avoir des enfants, c’est un double cauchemar. Nous voulons leur éviter ce poids supplémentaire en remboursant l’oncofreezing. Le patient doit pouvoir se concentrer à 100 % sur sa guérison. S’il souhaite poursuivre son rêve d’enfant après le traitement, ce sera désormais faisable. »
La technique de l’oncofreezing est surtout appliquée chez les jeunes patients devant subir un traitement lourd qui pourrait affecter leur fertilité, tel que la chimiothérapie. Elle consiste à prélever les éléments génétiques nécessaires à la reproduction chez le patient pour ensuite procéder à une forte congélation de ceux-ci afin de les conserver pour l’avenir. Il peut s’agir d’ovules, de spermatozoïdes, de tissus ovariens ou de tissus testiculaires. Grâce à cette technique, les patients ne doivent plus définitivement mettre de côté leur rêve d’avoir des enfants.
Ce procédé reste toutefois très coûteux : l’oncofreezing de sperme, tissu testiculaire ou ovarien coûte 1.300 euros. Pour la congélation d’ovules, le prix grimpe à 3.400 euros. Étant donné que ces prix effrayaient de nombreux patients, la ministre De Block a décidé l’année dernière de rembourser intégralement les prestations d’oncofreezing pour deux groupes de patients : les patients atteints d’un cancer qui sont sur le point de subir un traitement lourd et les femmes qui souhaitent se faire prélever les ovaires par mesure de précaution, par exemple en cas de risque élevé de cancer du sein et/ou des ovaires.
Patients de moins de 16 ans
En 9 mois, entre la mi-avril 2017 et la mi-janvier 2018, 303 patients au total ont fait congeler leur matériel génétique destiné à la reproduction : 209 hommes et 94 femmes. (Après extrapolation, il s’agit de 404 patients par an.) Parmi ces 303 patients, 30 d’entre eux ont moins de 16 ans.
Nouveaux patients
Il reste encore de la marge dans le budget annuel de 4 millions d’euros libéré à cet effet par la ministre De Block. Les centres concernés se concentreront sur l'information des patients et des prestataires de soins de santé afin qu'ils puissent trouver plus facilement leur chemin vers l’oncofreezing. A côté de cela, la ministre souhaite étendre le remboursement à d’autres groupes de patients.
Dans un premier temps, le remboursement de l’oncofreezing sera étendu aux femmes atteintes d’une tumeur ovarienne dite « borderline » et aux patients qui doivent subir une transplantation de cellules souches sanguines suite à une maladie sanguine rare non-oncologique.
Centres agréés
En Belgique, sur les 18 centres de médecine reproductive proposant l’oncofreezing (voir la liste des centres B), 17 ont signé la convention conclue avec l’INAMI. Cela veut dire que les patients peuvent se rendre dans ces centres-là pour faire congeler gratuitement leur matériel génétique de reproduction. Sur ces 17 centres conventionnés, 8 accueillent également les patients de moins de 16 ans.