Reconnaissance du burn-out comme maladie liée au travail: lancement d’un projet pilote dès novembre 2018
BRUXELLES, 07/05/2018.- Maggie De Block, ministre des Affaires sociales et de la Santé publique s’attaque à la prise en charge du burn-out comme maladie liée au travail. Dès novembre 2018, jusqu’à 1.000 travailleurs en burn-out ou menacés de burn-out pourront participer à un projet pilote leur offrant un trajet d’accompagnement sur mesure. Ce projet pilote sera développé par l’agence fédérale des risques professionnels Fedris et fera partie d’un plan global destiné à mieux anticiper et traiter les troubles mentaux courants, qu’ils soient liés au travail ou non.
La ministre De Block : « Nous devons mettre davantage l’accent sur la prévention car prévenir, c’est guérir. Il faut agir le plus rapidement possible avant que la maladie ne s’installe pour de bon, et ce peu importe la cause. »
Troubles mentaux en augmentation
Les absences pour cause de troubles mentaux ont fortement augmenté ces dernières années. Le stress et le burnout sont actuellement responsables d'un tiers du nombre total de jours d'absence. Parallèlement à cela, le nombre de malades de longue durée a aussi augmenté. Les chiffres de l’INAMI montrent que cette augmentation s’explique principalement par l’augmentation du nombre d'invalides souffrant d'une maladie psychique, comme la dépression ou le burnout (133.255 cas d’invalides pour troubles mentaux sur 372.322 invalides en 2017).
Public-cible
300 à 1000 personnes issues du milieu hospitalier et du milieu bancaire (hors assurance) pourront participer à ce projet pilote. Ces secteurs ont été privilégiés car les travailleurs y sont soumis à une charge mentale et psychosociale forte.
Le projet s’adressera aux personnes qui multiplient de courts arrêts de travail ou sont en arrêt de travail depuis moins de 2 mois.
Organisation sur le terrain
Les trajets d’accompagnement et de soins qui seront mis en place ont pour objectif de permettre le maintien au travail ou la reprise rapide de l’activité. Ils s’étaleront sur une période de maximum 9 mois et comprendront un kit de 17 séances maximum. Ces séances comprendront une consultation clinique et porteront par exemple sur la gestion du stress, l’hygiène de vie, le projet professionnel du travailleur. Les professionnels responsables des trajets de soins utiliseront si nécessaire des approches psychocorporelles ou cognitivo- émotionnelle, comme la kinésithérapie et la relaxation pour accompagner le travailleur dans sa guérison.
La ministre De Block investit 2, 5 millions d’euros dans le projet pilote.
Trajets sur mesure
Le projet pilote a pour but d’offrir un accompagnement personnalisé au travailleur. Les trajets seront donc modulables et adaptés aux besoins de chaque individu, en fonction de son vécu et du degré de gravité du burn-out. Ce dernier pourra notamment compter sur le remboursement des coûts des séances, ainsi que de ses frais de déplacement.
Maladie liée au travail versus maladie professionnelle
Dans ce projet pilote, le burn-out est considéré comme une maladie en relation avec le travail et non pas comme une maladie professionnelle. Cela signifie que le travail est un facteur parmi d’autres qui peut conduire à l’apparition de la maladie. Il est donc nécessaire d’accompagner le travailleur tout en agissant sur l’organisation où il travaille.
Ce trajet ne vise donc pas une indemnisation complémentaire à l’indemnité classique d’incapacité de travail mais un accompagnement ciblé et personnalisé.
Evaluation
Les experts de l’Agence fédérale des risques professionnels, Fedris, évalueront le projet pilote après deux ans. Au terme de cette évaluation, le gouvernement décidera si le projet mérite d’être étendu. Si c’est le cas, un programme burn-out permanent sera mis en place, comme ce sera prochainement le cas pour les maux de dos.
Approche globale
La santé mentale constitue la priorité de la ministre De Block depuis le début de la législature, qui a choisi de développer une approche globale pour les troubles mentaux. La ministre a dans ce cadre dégagé un budget annuel de 22, 5 millions d’euros pour le remboursement d’un traitement de courte durée chez un psychologue ou un orthopédagogue clinicien au sein d’un cadre interdisciplinaire pour les personnes ayant des problèmes psychiques modérés.
Maggie De Block : « Le remboursement des soins psychologiques de première ligne permettra aux personnes souffrant de troubles psychiques modérés, qui doivent aujourd’hui parfois attendre plusieurs années avant d’être aidées, d’être traitées plus rapidement. Nous rendons ainsi l’aide psychologique plus accessible et nous évitons de cette manière que certains problèmes ne s’aggravent. »