Suppléments hospitaliers : 'Déjà d’énormes progrès mais on n'y est pas encore'
Les résultats du baromètre hospitalier de la mutualité chrétienne (MC) sont parus dans la presse aujourd'hui. La MC met en garde face à une augmentation des frais pour les patients en chambres individuelles. Maggie De Block (Open Vld), ministre de la Santé publique, partage ses préoccupations mais souhaite toutefois nuancer les faits. « On a déjà fait d’énormes progrès ces dernières années. Ce n’est pas encore terminé, mais il s’agit aussi d’un problème qui persiste depuis de longues années. Ça ne va donc pas se résoudre du jour au lendemain. »
Le problème des suppléments d’honoraires ne date pas d’aujourd’hui et Maggie De Block en est bien consciente. Ces dernières années, elle a pris différentes initiatives en collaboration avec le secteur en vue de les supprimer ou d’au moins les limiter. C’est ainsi qu’ont été interdits les suppléments d’honoraires lors d’une hospitalisation de jour en chambre double ou commune et qu’un plafond a été fixé en ce qui concerne les suppléments pour certaines interventions, dont les reconstructions mammaires autologue.
Maggie De Block : « Nous y travaillons d’arrache-pied. Ça prend du temps. Interdire subitement tous les suppléments d’honoraires, y compris pour les chambres individuelles, n’est pas une bonne idée. Ces suppléments représentent une source de revenus pour les hôpitaux. Une suppression totale mettrait leur situation financière encore plus sous pression. »
Solution structurelle
C’est pourquoi la ministre plaide pour une solution structurelle au problème. « Nous sommes en pleine réforme du paysage hospitalier et du financement des hôpitaux. Ces travaux se font méticuleusement. C’est peut-être tentant de communiquer sur des interventions purement cosmétiques mais ce type de mesures ne résoudront pas le problème à long terme. Il nous faut pourtant bel et bien une solution durable. C’est pourquoi nous retraçons les bases en ce moment-même – je pense notamment à la création de réseaux et au financement des soins à basse variabilité – afin que nos générations futures puissent elles aussi encore bénéficier de soins hospitaliers abordables. »
Le secteur même a également un rôle à jouer. « Il est impossible de résoudre le problème des suppléments d’honoraires en solo. J’ai donc demandé aux médecins, aux hôpitaux et aux mutualités de contribuer à la recherche de solutions et c’est bien ce qu’ils font. Dans l’accord de 2018-2019, la Médicomut (l’organe de concertation entre les médecins et les mutualités, ndlr.) s’est engagée à mettre des propositions constructives sur la table et un groupe de travail composé de représentants des médecins, des mutualités et des hôpitaux est actuellement en train de finaliser une série de propositions concrètes. J’attends d’en voir le résultat d’ici peu. »
Priorité à l’ordre du jour
Selon la ministre Maggie De Block, c’est une bonne chose que la MC souligne dans son baromètre hospitalier le besoin de trouver une solution.
« C’est l’accessibilité des soins pour le patient qui est en jeu. Autrement dit, ça doit être une des priorités à l’ordre du jour », dit-elle clairement.
Quant à la faisabilité de la proposition, la ministre a toutefois quelques doutes. En tant que ministre fédérale en charge de la Santé publique, elle n’est notamment pas compétente en matière d’assurance hospitalisation. Une suppression des suppléments d’honoraires dans les chambres individuelles sans solution structurelle impliquerait une augmentation des impôts ou des cotisations sociales. « Or, ce n’est bien évidemment pas le but », conclut la ministre.